Le mot nudge est un anglicisme qui désigne une pratique de communication dont l’objectif est de modifier nos comportements au quotidien, sous la forme d’une incitation discrète à prendre des décisions que nous n’aurions pas forcément prises, et en les faisant passer comme conformes à nos aspirations profondes.
Le mot nudge se traduit littéralement par « coup de coude » – ou plutôt en français – « coup de pouce ». Il est considéré comme l’impulsion suffisante pour que des personnes choisissent ce que l’incitateur a décidé. L’élaboration du nudge est attribuée à Richard H. Thaler qui a effectué des recherches sur l’architecture des choix et popularisé la théorie du paternalisme libertarien. Je dirais que c’est une pratique d’influence sur les lieux communs de la pensée qui a tout à voir avec le système de publicité sur les lieux de vente.
Le principe du nudge est le prêt à penser. Il consiste à utiliser des biais cognitifs pour influencer les choix, en attribuant une liberté de décision et en affirmant qu’il s’agit d’un comportement responsable. Pour sa théorisation du nudge affirmée éthique, R.H. Thaler a reçu en 2017 un prix Nobel d’économie. Il a conçu le concept “d’homo economicus’, une espèce imaginaire dont les décisions seraient optimales. La transposition est faite sur l’espèce humaine, sujette à des erreurs de décisions souvent prévisibles, des influences sociales et à un engagement émotionnel. Ainsi, l’un des aspects du nudge est de jouer sur la sensibilité à la flatterie de l’homo sapiens, pour le pousser ou l’attirer vers la décision la plus accessible.
L’option spécifique retenue par l’influenceur fonctionne sur la sympathie ou l’empathie et doit apparaître attrayante, facilement accessible et raisonnable. Les messages comportent des éléments attribuant à l’humain dont on cherche l’adhésion une qualité de pensée qui le conduirait à prendre des décisions pertinentes. Le raisonnement serait de nature infaillible, et présenté comme parfait, ce qui tend à flatter le sujet visé…. (la suite dans la vidéo et mon prochain ouvrage sur la décision)