Quoiqu’on en dise, les professions liées à la régulation relationnelle ne fonctionnent pas de manière cloisonnée. Elles interviennent souvent de façon très coordonnée, notamment dans des situations où les relations humaines se dégradent, entraînant des conséquences dans différents domaines de la vie.
Prenons l’exemple d’une personne en détresse personnelle : elle consulte un professionnel de l’aide psychologique. Parallèlement, sa relation conjugale se dégrade, ce qui la pousse à engager une procédure de divorce. Cette procédure nécessite l’intervention d’un avocat, et, en cas de conflits plus graves, la police peut être mobilisée suite à des violences domestiques. Le juge aux affaires familiales intervient alors, suivi d’un travailleur social pour accompagner les parties concernées. La suite de la procédure peut impliquer un notaire, des greffiers, des huissiers, voire des médiateurs (professionnels ou non) ou des conciliateurs.
Dans le cadre professionnel, une situation conflictuelle peut également mobiliser de nombreux acteurs : le service des ressources humaines doit gérer des risques psychosociaux, une plainte pour harcèlement peut être déposée, et le médecin du travail peut être consulté pour assurer le suivi psychologique et médical du salarié concerné.
Dans tous ces exemples, un constat s’impose : le champ d’intervention des professionnels de la régulation relationnelle est vaste et nécessite une coordination transversale entre plusieurs corps de métiers. Cependant, cette coordination reste informelle et dépend souvent des circonstances plutôt que d’une reconnaissance institutionnelle ou économique du secteur.
Un secteur sous-reconnu et sous-structuré
Le manque de reconnaissance du secteur de la régulation relationnelle nuit à l’identification de son impact sociétal. Les professions qui le composent sont dispersées entre différentes branches administratives, juridiques, sociales et médicales, ce qui empêche une approche coordonnée et préventive des conflits.
Cette dispersion a des conséquences directes sur la société : les pratiques relationnelles ne sont pas transformées en profondeur, la prévention des conflits reste faible, et les interventions arrivent trop souvent en aval des situations conflictuelles, lorsque les relations sont déjà gravement dégradées.
Pourtant, il existe des approches novatrices qui pourraient être développées afin d’assurer une meilleure prévention et une régulation plus efficace des tensions relationnelles. La médiation professionnelle, par exemple, offre des outils et des méthodes permettant de restaurer la qualité relationnelle avant que les situations conflictuelles n’atteignent un point de non-retour.
Contexte d’intervention : personnel, interpersonnel et organisationnel
Le secteur de la régulation relationnelle couvre un large spectre d’interventions dans les domaines suivants :
- Vie personnelle : gestion des relations familiales, conjugales et amicales.
- Vie interpersonnelle : gestion des conflits de voisinage, relations sociales, situations administratives.
- Vie organisationnelle : gestion des relations professionnelles, prévention des risques psychosociaux, accompagnement des restructurations.
A ces trois champ s’ajoutent les relations à soi, et là, c’est un secteur d’activité encore plus élargi : de la quête spirituelle, en passant par les coachs, les psychologues et les spécialistes du « bien-être »…
Contribution économique du secteur de la régulation relationnelle
Malgré son manque de reconnaissance formelle, le secteur de la régulation relationnelle contribue significativement à l’économie et au bien-être sociétal. Voici une estimation de son impact économique :
Secteur | Contribution au PIB (%) | Acteurs clés | Impact économique clé | Tendances émergentes |
---|---|---|---|---|
Régulation relationnelle | 5 à 7 % | Avocats, juges, huissiers, police, psychologues, médiateurs | Réduction des conflits, amélioration de la qualité relationnelle | Développement de la médiation professionnelle, prévention des tensions relationnelles |
Vers une reconnaissance formelle du secteur
Pour que le secteur de la régulation relationnelle puisse être pleinement reconnu comme un secteur économique transversal, il est essentiel de :
- Structurer les interventions : Créer un cadre institutionnel permettant de coordonner les différents acteurs intervenant dans la régulation relationnelle.
- Développer la prévention : Mettre l’accent sur la prévention des conflits pour réduire les coûts économiques et sociaux liés aux interventions en aval.
- Promouvoir la médiation professionnelle : Valoriser les approches novatrices qui mettent l’accent sur la qualité relationnelle et l’accompagnement des personnes dans la gestion de leurs relations.
- Reconnaître l’impact économique : Intégrer la contribution économique de ce secteur dans les analyses économiques nationales et internationales.
Conclusion
En reconnaissant le secteur de la régulation relationnelle comme un pilier économique transversal, citoyens et organisations pourront bénéficier d’une meilleure qualité de vie relationnelle. La vie en société pourra être clairement engagée par rapport à un secteur reconnu comme fondamental. Un véritable travail de compétences permettra de réduire drastiquement les coûts liés aux différends et favorisera la prise en compte focalisée des aspects du climat social. Cette compréhension de l’enjeu de ce secteur désormais identifié va permettre de relever le défi de l’Entente Sociale et permettre de piloter un projet renouvelé centré sur la qualité relationnelle, avec ses enseignements et son entretien continu dans tous les champs relationnels.